Honneurs royaux pour les pandas

(23/02/14) - Notre Premier ministre en personne s’est dérangé pour accueillir à Bruxelles National des pandas chinois, loués par Pékin à un parc d’attraction privé. Qui a évidemment l’avantage de se trouver dans sa circonscription électorale. Et, pour mémoire, c’est M. Di Rupo lui-même qui avait négocié cette location, lors de son voyage officiel dans l’Empire du Milieu, en septembre 2013.

En comparaison, quand le professeur François Englert  de l’ULB a obtenu le Prix Nobel de Physique, en octobre dernier, le gouvernement belge n’avait envoyé qu’un obscur Secrétaire d’Etat à la Recherche scientifique à Oslo pour la remise d’une distinction qui rejaillissait pourtant sur tout le pays. A chacun ses échelles de valeurs !

S’il est vrai que, pour les Chinois, ces ursidés sont des animaux qui ont une énorme valeur sentimentale et même presque religieuse, qu’ils sont assurés un million de dollars par tête, on peut toutefois se demander si une réception semblable à celle d’un chef d’Etat se justifiait.

Tout comme il est permis de s’interroger sur la nécessité d’un déploiement de forces de l’ordre, supérieur à celui accordé au Roi.  En effet, pas moins de quatre motards de la police de la route ont encadré le convoi, tandis que huit agents de la Protection civile avaient été réquisitionnés sur le site.

Quand certains journalistes ont affirmé que ce déploiement de forces avait été demandé par le Premier ministre lui-même, l’information a été démentie. Et la cellule en charge de ce problème a affirmé sans rire qu’il s’agissait de protéger la population qui risquait d’être fort nombreuse pour accueillir ces fameux pandas. Ce qui est peu sérieux.

En effet, l’itinéraire du cortège était connu et se déplaçait sur autoroute pendant plus de 80% du trajet. On voit rarement des foules s’agglutiner le long des autoroutes… Quant à la gestion des personnes sur place, elle relevait de policiers à pied et non des motards de la police de la route. De plus, il n’y avait de toute évidence aucun trouble à l’ordre public à craindre.

Devant la levée de boucliers générée par les dépenses ainsi engagées, les responsables du parc d’attraction se sont empressés d’annoncer qu’ils étaient d’accord de prendre ces frais à leur charge et de rembourser le Trésor public. Ce qui est bien la moindre chose. Mais implique que cette clause n’était pas prévue au départ…

J.O.

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